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La Nivalp 2004 vue par une copilote

 

Partis de la vallée de la Durance, nous sommes montés vers le nord jusque dans les environs de Briançon, puis redescendus vers le sud par d'autres chemins jusqu'en Italie, au nord de Vintimille. Nous sommes passés par des paysages splendides. Certains jours, la piste passait par des endroits difficiles, à pente très raide, ou alors elle était très ravinée, et les conducteurs étaient ravis d'avoir à surmonter ces difficultés techniques.
Les participants avaient tous la même marque de voiture : des Lada Niva. Ceci a son importance : la Lada est une voiture pittoresque affublée de toutes sortes de défauts dont les propriétaires sont les premiers à se moquer gentiment, une sorte de 2CV tout terrain, quoi. Dans les groupes de voitures hétérogènes, on trouve des durs de durs qui se prennent au sérieux, s'imaginent faire un rallye et cherchent à arriver les premiers. Dans notre groupe, en revanche, certaines voitures étaient vieilles, et les ennuis mécaniques n'ont pas manqué, suscitant des gestes de solidarité remarquables. Le soir à l'étape, souvent des bivouacs sur des sommets ou des crêtes, on était très occupés : ils ont fait de la mécanique, parfois de très grosses interventions qui se terminaient la nuit tombée, et alors, ceux qui étaient pleins de cambouis s'isolaient un peu pour se doucher avec 3 litres d'eau, puis revenaient prendre place autour du feu et manger les saucisses qu'on avait fait griller. Ceux qui n'avaient pas les mains dans le cambouis aidaient à monter les tentes, offraient du thé ou l’apéritif sans oublier les mécaniciens (c'est ainsi qu'un soir, on a réglé le parallélisme à l’aide de la méthode "pastis-ficelle"). Ou alors ils jouaient avec les 2 petites filles du groupe, mettaient à jour leurs connaissances linguistiques avec le couple espagnol qui ne parlait pas français et visitaient les environs avant la tombée de la nuit. J'ai ainsi parlé avec un couple d'apiculteurs de Sospel. Ils venaient chercher leurs ruches pour les changer de place, parce que la saison des fleurs de montagnes tirait à sa fin. Ils allaient les installer plus bas, dans des sapins.
- Ce n'est pas un peu tard pour les fleurs de sapin ? ai-je demandé. - Le miel de sapin n'est pas fait avec les fleurs, mais avec le miellat produit par les pucerons du sapin, m'ont-ils répondu. étonnant, non ?
Pour pouvoir faire du feu, dans les derniers kilomètres de montée, nous étions invités à ramasser du bois mort. On le chargeait où on pouvait, sur le toit, dans les jambes du copilote, et même on le traînait derrière nous sur la piste pendant plusieurs kilomètres. Bien sûr, la corde s'use assez vite, elle casse et il faut s’arrêter pour la rattacher (photo)…
Ces quelques jours ont passé trop vite et pourtant, quelle intensité…!
Mik